Initiative lancée à Genève: Ensemble à Gauche veut taxer les «superprofits»
Ensemble à Gauche veut taxer les «superprofits»
L’alliance politique propose de réintroduire un taux d’imposition progressif pour les entreprises.
Faire porter le poids des crises sanitaires, écologiques et économiques aux grandes entreprises qui en profitent le plus: voilà en deux mots le but de la nouvelle initiative lancée, ce jeudi, par Ensemble à Gauche (EàG).
«Alors qu’on demande à la population de se serrer la ceinture et de faire des efforts, les États jouent les pompiers pour permettre aux grandes entreprises de continuer à faire des profits gigantesques», s’offusque Tobia Schnebli, conseiller municipal PdT en Ville de Genève. Pour y remédier, l’initiative propose de remettre en place un système d’impôt progressif «qui existait à Genève jusqu’en 1998», explique Bernard Clerc, ancien député au Grand Conseil d’un mouvement qui s’appelait alors l’Alliance de Gauche.
«Ce genre de système existe déjà dans certains cantons tels que le Valais ou Bâle-Campagne» ajoute Teo Frei, candidat EàG au Conseil d’État.
Cadeau pour les PME
L’alliance insiste sur le fait que le système proposé profiterait particulièrement aux petites entreprises qui réalisent un bénéfice annuel de moins de 100’000 francs. Celles-ci verraient leur taux d’imposition diminuer comparé aux 3,3% actuels. «Nous défendons les petites entreprises», affirme Christian Zaugg, député EàG, qui rappelle au passage à quel point certaines ont souffert de la crise sanitaire, notamment.
À l’inverse, les entreprises dont le bénéfice dépasse le million de francs verraient leur taux d’imposition augmenter de 40%. Sont donc avant tout dans le collimateur d’EàG les poids lourds du négoce de matières premières et les banques qui «ne connaissent pas les crises», note Bernard Clerc.
«Nous défendons les petites entreprises»
Si l’initiative aboutit, les recettes fiscales du canton se verraient, selon leurs calculs, dotées de 450 millions de francs supplémentaires. Teo Frei explique que ceux-ci «permettraient de financer la gratuité des transports publics ainsi que d’autres investissements absolument nécessaires, tels que la rénovation et l’isolation des bâtiments».
Alexander Eniline, également candidat au Conseil d’État, insiste, lui, sur la nécessité de renforcer la sécurité sociale et les services publics en crise tels que l’hôpital ou l’éducation.
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