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Genève  – Numérique à l’école: les syndicats d’enseignants soutiennent le DIP

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Pour les profs genevois, les investissements demandés par l’Etat pour acquérir des outils numériques «répondent à des besoins pédagogiques clairs».

Les écoles genevoises ne sont pas assez équipées, estiment les enseignants.

Les écoles genevoises ne sont pas assez équipées, estiment les enseignants.

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C’est un peu la réponse du berger à la bergère. Alors qu’un collectif réclame un moratoire sur le développement du numérique à l’école genevoise et qu’une commission du Grand Conseil a rejeté deux projets de loi pour acquérir du matériel, trois syndicats d’enseignants y apportent au contraire leur soutien, rejoignant la Fédération des associations de parents (FAPEO) .

«Spéculations» et «contre-vérités»

Dans un communiqué commun diffusé jeudi, la Société pédagogique genevoise (SPG), la Fédération des associations des maîtres du cycle (FAMCO) et l’Association genevoise des employés des écoles professionnelles (AGEEP) «regrettent que le débat soit confisqué par des spéculations politiques et des contre-vérités»: «En effet, si des questions pertinentes et légitimes se posent autour de l’enseignement au et par le numérique, les professionnels de l’enseignement s’en sont évidemment emparés depuis déjà plusieurs années, écrivent les syndicats. On est donc loin de la situation d’urgence dénoncée par RUNE (ndlr: le collectif, voir encadré plus bas), ainsi que de leur vision d’une école livrée au numérique.»

Les projets de loi d’investissement du Département de l’instruction publique (DIP), qui prévoient deux enveloppes pour un total de 18 millions de francs, «répondent à des besoins pédagogiques clairs et font l’objet d’une demande forte du corps enseignant.» Ainsi, les profs estiment qu’il s’agit d’équiper «strictement et plutôt minimalement les classes» et non de «numériser» l’école et d’imposer aux jeunes un monde tout numérique.

Une tablette pour 25 élèves

Les syndicats rappellent que le nombre de tablettes voulues par le DIP ne représenterait, au cycle élémentaire par exemple, qu’une tablette pour 25 élèves, et que l’école genevoise «est actuellement sous-dotée». La SPG, la FAMCO et l’AGEEP invitent donc les membres du collectif RUNE et les députés à venir dans les classes «pour qu’ils puissent prendre conscience des besoins et découvrir la richesse de l’approche proposée au sein des écoles genevoises.»

Le collectif RUNE (Réfléchissons à l’usage du numérique et des écrans) a lancé une pétition le printemps dernier qui a récolté 600 signatures. Lors d’une conférence de presse en octobre, ses membres (des enseignants, des parents, des logopédistes et des informaticiens) avaient dénoncé des buts peu clairs, la crainte d’effets sur l’apprentissage et la santé, estimant notamment que «l’enseignement par le numérique au primaire est déjà une réalité». Des allégations aujourd’hui balayées par les trois syndicats.

(leo)

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